Psychiatrie
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L'addiction
L’addiction semble être un fléau propre aux XXe et XXIe siècles, tant les personnes touchées sont nombreuses. Toute la communauté scientifique, des généticiens aux neurobiologistes en passant par les psychologues et psychiatres, s’intéresse à cette pathologie.
L’engouement soudain pour les processus d’addiction est en partie dû à une augmentation non négligeable des comportements addictifs, mais aussi des substances psychoactives. Le terme « addiction » est très souvent associé à la consommation massive de substances illicites. Tout au moins, c’est l’idée qu’en ont de nombreux profanes.
En réalité, beaucoup de personnes souffrent d’addictions sans même s’en rendre compte, car le phénomène d’addiction est de loin plus large. Il n’est pas uniquement lié à la consommation de substances psychoactives. Une question logique s’impose alors : qu’est qu’une addiction ? Plus largement, quelles sont les formes d’addiction à l’heure actuelle ? Quelle est son importance du point de vue scientifique ? Facilite-t-elle la compréhension du fonctionnement du système nerveux central ?
Les addictions
La consommation de substances psychoactives n’est pas liée à notre époque contemporaine, elle remonte à la nuit des temps. Cependant, force est de reconnaître que, pendant longtemps, leur utilisation était socialement réglementée. Dans les sociétés primitives, bien que connues par tous, ces substances n’étaient consommées que par les chamans, qui s’en servaient lors de rituels religieux. Le statut de « plantes sacrées » limitait leur consommation aux seuls initiés, qui n’avaient le droit d’en prendre qu’à des fins religieuses ou spirituelles.
Dans certaines sociétés antiques, l’usage de certaines plantes psychoactives n’était plus réservé qu’aux seuls besoins spirituels. Néanmoins, elles conservaient une certaine aura mystique. Ceux qui les consommaient poursuivaient les mêmes objectifs que les chamans ou prêtres, à savoir dialoguer avec les forces supérieures et leur for intérieur. Au Moyen Âge, on se servait de plantes comme le tabac et le cannabis à des fins thérapeutiques. La tendance commence à changer au XVIIe siècle, lorsque la dimension curative et spirituelle disparaît ; l’usage de ces plantes devient petit à petit récréatif. Et le fléau se répand assez vite parce que les médecins n’ont pas pleinement conscience de l’impact négatif que ces plantes ont sur la psychologie de leurs patients.
N’importe quelle personne pouvait demander et obtenir librement une décoction à base de cannabis, de morphine ou de cocaïne. Leur consommation était même, dans certains cas, recommandée. Freud, par exemple, vantait les bienfaits de la cocaïne. La reine Victoria prenait régulièrement de la morphine. Un pourcentage effrayant de ses sujets ne pouvait pas se passer de l’opium. Mieux encore, l’Angleterre est, à cette époque, le plus grand « dealer » de drogue de la planète. Ce n’est qu’à la fin du XIX e siècle que certains médecins ont pris conscience de l’ampleur du problème. Mais il aura fallu encore presque un demi-siècle pour que les pouvoirs publics prennent des mesures strictes afin de limiter la consommation des substances psychoactives.