Psychiatrie
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Saint-Etienne
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Technique comportementale
Les techniques dites comportementales sont extrêmement variées et concernent de nombreuses pratiques. Dans le cadre de ces thérapies, l’accent est mis sur la modification directe des facteurs susceptibles d’être à l’origine des troubles comportementaux.
Il s’agira par exemple de diminuer l’évitement des situations redoutées dans le cas de phobies, ou d’éliminer les rituels compulsifs chez les personnes souffrant de TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs), sans s’attarder sur les facteurs à l’origine du problème. La thérapie pourra aussi s’attacher à changer des aspects de l’environnement qui renforcent un problème particulier. Une personne souffrant de dépression sévère, et ne participant quasiment plus à aucune activité sociale, sera encouragée à réintroduire différentes activités dans son quotidien.
Les récompenses qu’elle en tirera, agiront naturellement sur son état dépressif. Un autre aspect central des thérapies comportementales est lié à la directivité endossée par le thérapeute. Il lui appartient de démontrer des comportements alternatifs, d’encourager le client à pratiquer certains exercices, ou de lui assigner des tâches à la fin de chaque séance. En effet, les techniques comportementales tendent à accorder beaucoup d’importance à l’apprentissage de nouvelles compétences et à la modification des comportements qui contribuent aux problèmes de l’individu.
Comme dans le cadre d’une éducation formelle, la thérapie comportementale se focalise sur l’accomplissement de buts déterminés et peut faire intervenir une certaine forme d’instruction, ainsi que des évaluations pour mesurer l’accomplissement des objectifs. Enfin, les thérapies comportementales sont fortement enracinées dans la recherche empirique. Les techniques employées par les praticiens ont donc tendance à évoluer, au fur et à mesure que de nouvelles informations sont disponibles.
Historique
Les racines historiques du comportementalisme remontent vraisemblablement au siècle des Lumières, au cours duquel le rationalisme et l’objectivité prirent le pas sur l’opinion subjective et l’autorité divine. Cependant, c’est Watson (1878-1958) qui, le premier, pose réellement les bases de la thérapie comportementale.
Dans son article publié en 1913 et devenu célèbre : « La psychologie du point de vue d’un comportementaliste », Watson affirme que « la psychologie conçue par le comportementaliste est une branche purement objective de la science naturelle. Son but théorique réside dans la prédiction et le contrôle du comportement ». Cependant, ce n’est que quelques décennies plus tard, dans les années 50/60, que l’intérêt pour la thérapie comportementale a réellement commencé à croître, principalement grâce à des chercheurs anglo-saxons.
Deux conditions principales ont contribué à accentuer sa popularité. La première se situe dans les années 50, quand les recherches sur les théories de l’apprentissage commencent à intéresser de plus en plus le milieu scientifique. Ainsi, les chercheurs travaillant sur les phobies sont influencés par le modèle à deux facteurs de Mowrer datant de 1939. Celui-ci considère les phobies comme initialement déclenchées par une expérience traumatisante. Par exemple, une personne se fait mordre par un chien et développe alors une peur des chiens. Cette phobie est ensuite maintenue par un phénomène de conditionnement ou de renforcement.
La personne va alors éviter le stimulus à l’origine de la peur. Elle éprouve du soulagement en continuant à éviter les chiens, ce qui ne fait qu’accentuer ses angoisses. Une seconde condition a participé à l’essor du comportementalisme. Elle réside dans le désenchantement des chercheurs vis-à-vis de la psychanalyse qui était jusqu’aux années 50, la forme dominante de psychothérapie.
La thérapie psychanalytique était critiquée pour son manque de supports de recherche et son inefficacité. Ainsi, l’insatisfaction croissante avec la psychanalyse, combinée à l’intérêt grandissant pour la théorie de l’apprentissage, a favorisé l’émergence de la thérapie comportementale.